A TRAVERS PLAINES ET PICS

Campagne et agriculture
En Chine, à l’instar de la France, des États-Unis et d’autre nations industrialisées, il y a d’énorme monoculture où l’on épuise les sols et où la faune est quasi inexistante.
Dans la province de Guang Xi, que nous avons traversé pour aller à Liuzhou par exemple, demeure une agriculture très traditionnelle. Une mosaïque de petites parcelles aux pourtours harmonieux s’offre à nos yeux. Mélange de couleurs et de formes. Mandariniers, haricots, soya, patates douces, mais, choux, cannes à sucre, où encore lotus et rizières se côtoient. Culture vivrière, en étages où l’on maitrise parfaitement l’irrigation selon le besoin des plantes. Ici il n’y a pas de place pour ces grandes machines qui saignent la terre, tout se fait à la main ou a l’aide d’animaux de rente. Une agriculture à taille humaine qui forme un tout avec son environnement.

 

Le hukou
La population de ”l’Empire du millieu” est divisées en 2 classes, 2 statuts. Chose paradoxale pour une société se voulant communiste… Il y a les citadins et les paysans. Chaque citoyen a une sorte de livret de famille ; le hukou (prononcé rouko). En plus des informations concernant votre famille, il y est inscrit la province et la région ou vous résidez. Les paysans, faute de moyens, sont souvent dans l’obligation de chercher du travail dans les villes, ils seront alors considérés comme des migrants et devront se munir d’un permis de séjour/résidence qu’il n’est pas toujours aisé d’obtenir. Du coup, une migration illégale est présente et les entrepreneurs qui emploient ces gens en profitent pour les exploités. Beaucoup de révoltes ont comme point de départ la maltraitance et l’exploitation des patrons corrompus et ne sont pas directement dirigés contre l’État. L’amie avec qui nous parlons de cela, avait rencontré une travailleuse migrante avec qui elle avait pu s’entretenir. Cette femme travaillait au minimum 9h par jour, 7 jours sur 7, sans compter les extras sans qui elle n’arrivait pas à joindre les 2 bouts. Elle disposait d’un jour de congé par mois, le tout, pour un salaire de 1200 Yuan /mois (120.- CHF)… Cette femme qui a 2 enfants, placés alors chez ses parents, a enduré cela pendant 6 ans, ne rentrant qu’une fois par année, lors du nouvel an chinois. Le cas de cette femme serait une géneralité dans le milieu des migrants clandestins. Il faut aussi savoir que les ruraux sont souvent mal perçus et méprisés par les gens de la ville. Des contrôles de police sont périodiquement effectués sur les lieux de travail afin de vérifier ces permis de séjour et dans le cas où le migrant ne serait pas en règle, il sera emmené dans un camp de rétention, avant d’être expulsé dans son lieu d’origine. Entre 150 et 200 millions de personnes seraient concernées par cet esclavage moderne, faisant le bonheur, il faut bien le dire, de nos sociétés consuméristes occidentales. « Loin des yeux, loin du coeur » comme dit si bien le proverbe.
Il est très intéressant pour nous de discuter de cette problématique avec des « locaux », cela démontre que des gens se bougent ici, et que cette société totalement muselée reflétée par la plupart de nos médias, ne l’est de loin pas totalement !

Julien

Une réflexion au sujet de « A TRAVERS PLAINES ET PICS »

  1. Miam miam les bons petits plats !
    J’espère que tout se passe bien pour vous tous !
    Bonjour à Séb de Zeppo ! (Je l’ai reconnu malgré son masque !!!)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>